🌱 Retraite d’écriture 🌱
[RÉSONANCE] La méta-poesie.
J’ai une copine, elle est énorme !
Tous les jours elle est là, infatigable chercheuse.
Elle trottine, attentive, appliquée, déterminée.
C’est ma pote de retraite.
Mais dieu qu’elle est grosse !
Elle fait bien son bon cm, ce qui, dans son monde à elle, doit être golgothique…
Je passe du temps à l’observer, elle et sa ronde quasi interminable.
On co-habite.
Quand je suis anthropocentrée, je me dis que je lui fais de la place dans mon quotidien.
Si je veux bien me décentrer un peu, je me rends compte que c’est elle qui me partage le sien. Et que je ne suis qu’une invitée.
Ou sans doute même, une imposée.
Mais ça n’a pas l’air de la travailler beaucoup…
Elle n’a pas l’air de trouver grand-chose non plus.
Et me voilà partie d’une empathie confraternelle: accroche-toi poulette. L’intuition, c’est un chemin…
Je ne choisis pas ces moments.
Je suis en train d’écrire, appliquée moi aussi, et la voilà qui trottine sur mon inspiration.
La plupart du temps je ne me rends pas compte que mon attention est décentrée. Un peu comme quand j’avais 6 ans, sur le banc de l’école, que mon esprit partait par la fenêtre, et échappait à un présent productif, normé, pour en pénétrer un autre, plus profond. Et plus large.
C’est le cadeau de la retraite.
Être à nouveau pénétrée par la résonance. Qui ne s’éprouve que dans le présent.
Chez moi, la plupart du temps, elle est poétique.
Une expérience de pleine présence. Je suis là, ici, maintenant, profondément. Prête à me laisser étonner. Prête à me laisser traverser.
Pour faire mon travail sérieux, je cherche à être habitée, à nouveau, par mon regard d’enfant. Un regard fait de non-séparation, qui donne accès, dans le même temps, à un champ d’information absolument incroyable.
C’est la puissance de la résonance.
Qui ne demande, finalement, rien d’autre que d’arrêter de s’agiter.
Je vais t’en parler, ma copine !
(image: Minuscule, le Film)
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Individuation et Collectif 